Selon une étude de l’Institut Randstad pour l’égalité des chances en entreprise, 57% des personnes LGBT+ ne révèlent pas leur orientation sexuelle lors d’un entretien d’embauche. Cette statistique révèle une réalité complexe et souvent délicate : l’orientation sexuelle est-elle un sujet à aborder lors d’un entretien d’embauche ?
Entre crainte de discrimination et volonté de transparence, cette question suscite de nombreuses interrogations. Alors, faut-il parler de son orientation sexuelle lors d’un entretien d’embauche ? Retour sur une problématique au cœur des débats actuels.
La discrimination lors des entretiens d’embauche en France
- 1 La discrimination lors des entretiens d’embauche en France
- 2 Les comportements à proscrire lors d’un entretien professionnel
- 3 La visibilité des personnes LGBT+ dans le monde professionnel
- 4 Impact de la divulgation de l’orientation sexuelle sur l’atmosphère de travail
- 5 30 questions à poser en entretien d’embauche
- 6 Julien (Chambéry) : « Questions illicites lors d’un entretien d’embauche »
En France, il est strictement interdit d’évoquer son orientation sexuelle lors d’un entretien d’embauche. Le cadre législatif français s’oppose fermement à ce genre de questions d’ordre privé durant un entretien de recrutement. Les employeurs sont dans l’obligation de respecter cette interdiction, sous peine de sanctions sévères.
Le Code du travail français énumère précisément 19 critères discriminatoires, parmi lesquels figurent l’orientation sexuelle et l’identité sexuelle. Les sanctions en cas de discrimination avérée peuvent être lourdes, allant jusqu’à trois ans de prison et/ou une amende de 45 000 euros pour les individus et 225 000 euros pour les entités juridiques.
📖 Critères discriminatoires | 💰 Sanctions |
---|---|
Orientation sexuelle | 3 ans de prison et/ou 45 000 euros d’amende |
Identité sexuelle | 3 ans de prison et/ou 45 000 euros d’amende |
État de santé | 3 ans de prison et/ou 45 000 euros d’amende |
Engagement syndical | 3 ans de prison et/ou 45 000 euros d’amende |
Les comportements à proscrire lors d’un entretien professionnel
Il est fondamental de bien se préparer pour un entretien professionnel. Les experts scrutent avec minutie les faux pas à proscrire lors d’un entretien professionnel. Huit comportements sont à éviter : l’impunctualité, le manque de préparation, le défaut de professionnalisme, l’arrogance, une anxiété trop prononcée, l’absence de sourire, le manque d’écoute et l’absence de questions. N’oublions pas que l’analyse ne précise pas si révéler son orientation sexuelle est approprié ou non durant l’entretien.
- La ponctualité est essentielle lors d’un entretien professionnel.
- Il faut bien se préparer avant l’entretien.
- Le professionnalisme est une qualité recherchée par les employeurs.
- Il est préférable de maîtriser son anxiété lors de l’entretien.
La visibilité des personnes LGBT+ dans le monde professionnel
Dans le contexte de la journée du Coming out et de la deuxième édition des “Rôles Modèles LGBT+ et allié.e.s au travail” organisée par L’Autre Cercle, la question de la divulgation de l’orientation sexuelle lors d’un entretien d’embauche est particulièrement pertinente.
D’après une recherche de l’association l’Autre Cercle, seulement une personne LGBT+ sur deux ose être “visible” dans son environnement professionnel.
Des témoignages viennent appuyer cette problématique, parmi lesquels ceux de Stéphanie Lecerf, DRH de PageGroup et d’Alexandre Toureh, consultant chez IBM. Ce dernier, bien qu’il évite d’aborder sa sexualité durant les entretiens, n’hésite pas à mettre en valeur son engagement pour la cause LGBT+ dans son curriculum vitae.
Impact de la divulgation de l’orientation sexuelle sur l’atmosphère de travail
En dehors du contexte de l’entretien d’embauche, la question de la divulgation de l’orientation sexuelle au travail reste un sujet délicat. Bien que la loi interdise la discrimination, le climat de travail peut être affecté par la révélation de l’orientation sexuelle. Pour certains employés, cela peut créer un sentiment d’inconfort ou de malaise. Pour d’autres, il peut s’agir d’un moyen d’affirmer leur identité et de revendiquer leur droit à la diversité.
La révélation de l’orientation sexuelle peut également avoir un impact sur les relations professionnelles. Certains collègues peuvent ne pas se sentir à l’aise avec cette information, tandis que d’autres peuvent être plus ouverts et acceptants. Il est donc nécessaire de savoir que la réaction des collègues peut varier grandement, et que chaque individu a sa propre perception de la question.
Précisons que la visibilité LGBT+ au travail est un sujet qui nécessite encore beaucoup de sensibilisation et d’éducation. De nombreuses entreprises commencent à prendre des mesures pour favoriser un environnement de travail inclusif et respectueux de la diversité, mais il reste encore beaucoup à faire en termes d’égalité sur le lieu de travail.
30 questions à poser en entretien d’embauche
Julien (Chambéry) : « Questions illicites lors d’un entretien d’embauche »
En tant que candidat à un poste d’assistant d’éducation, j’ai été confronté à une série de questions personnelles inappropriées lors de mon entretien. Des interrogations sur mon âge, ma situation familiale, mes habitudes de vie, y compris si je fumais ou non et si j’étais propriétaire ou locataire, ont été posées. J’ai été particulièrement surpris lorsque l’entretien s’est orienté vers mon parcours académique et qu’on m’a questionné sur mon diplôme de BTS en comptabilité que je n’avais pas obtenu.
Curieusement, malgré le fait que ce poste ne nécessite pas de diplôme obligatoire, on m’a fait comprendre qu’un niveau bac+2 était préféré. Cette exigence non justifiée m’a amené à me questionner sur la légalité de ces questions et de ce critère de sélection. Était-ce de la discrimination ? Pouvais-je porter plainte pour ces questions illicites ?
J’ai partagé mon expérience avec d’autres candidats, certains étaient d’accord avec moi, affirmant que cette attitude était discriminatoire, tandis que d’autres soutenaient que la discrimination est inévitable lors d’un entretien d’embauche. Il est clair que ces pratiques sont encore courantes, malgré les lois et les réglementations en place pour protéger les candidats.