Saviez-vous que près de 60 % des Français envisagent de se lancer en freelance, mais que la complexité administrative les freine souvent ? Le portage entrepreneurial URSSAF pourrait bien être la solution pour contourner ces obstacles. Ce dispositif, encore méconnu, offre une alternative intéressante pour ceux qui souhaitent travailler en toute indépendance sans les tracas habituels liés à la création d’entreprise.
Le portage entrepreneurial permet aux travailleurs indépendants de bénéficier d’un statut simplifié tout en accédant aux avantages sociaux des salariés. Une formule qui séduit de plus en plus de professionnels en quête de flexibilité et de sécurité. Mais comment fonctionne réellement ce système et quels en sont les véritables atouts?
On vous dit tout sur ce concept qui pourrait bien transformer votre vision du travail indépendant.
Le portage entrepreneurial : une révolution silencieuse ?
Le portage entrepreneurial, introduit en France en 2014, offre une alternative séduisante pour les prestataires de services. En signant un contrat de mandat avec une entreprise de portage, ils peuvent créer leur société en moins de 48 heures. Ce modèle diffère du portage salarial par sa relation bipartite, évitant la complexité d’une relation tripartite avec le client. Plus de 50 000 indépendants ont déjà opté pour cette solution. Ce système attire notamment les jeunes diplômés et entrepreneurs en quête de simplicité administrative.
Les avantages du portage entrepreneurial sont nombreux :
- pas de frais administratifs d’inscription
- exonération de la contribution foncière des entreprises
- pas de cotisation sociale en cas de chiffre d’affaires nul
La couverture sociale est aussi un atout majeur, permettant de cotiser pour le chômage et la retraite. Contrairement au portage salarial, il n’y a pas de limite de durée pour les contrats de prestation, offrant une flexibilité inégalée.
Les différences avec le portage salarial sont marquantes. Ce dernier impose un revenu minimal et des contrats limités à 36 mois. Les frais de gestion du portage salarial, représentant environ 10 % du chiffre d’affaires, peuvent être un frein, tout comme les charges sociales plus élevées.
En revanche, le portage salarial garantit une protection sociale complète et un salaire mensuel minimum de 2.517,13 euros brut. La prospection reste à la charge du freelance, et certaines missions ne sont pas compatibles avec ce statut.
Quid du portage Qualiopi ?
Le portage Qualiopi est un dispositif par lequel un organisme de formation certifié Qualiopi permet à un formateur indépendant ou à un organisme non certifié de proposer des formations financées par des fonds publics (OPCO, Pôle Emploi, etc.) en s’appuyant sur sa certification.
Le formateur reste centré sur l’animation pédagogique, tandis que l’organisme porteur prend en charge la contractualisation, la facturation, le suivi administratif et la conformité aux exigences Qualiopi.
Ce système présente plusieurs avantages :
- accès aux financements publics
- allègement administratif
- conformité assurée
Toutefois, il comporte des limites, notamment une dépendance contractuelle du formateur vis-à-vis de l’organisme porteur, un risque de requalification en contrat de travail en cas de lien trop exclusif, ainsi qu’une interdiction légale de son usage pour les formations CPF depuis 2022.
Le fonctionnement repose sur une collaboration structurée allant de la validation du formateur à la gestion post-formation, avec reversement du chiffre d’affaires minoré d’une commission au formateur.
URSSAF et portage salarial : une danse délicate
L’URSSAF, chargée de collecter les cotisations sociales, joue un rôle fondamental dans le portage salarial. Le label “Zéro Frais Caché” garantit une transparence appréciée par les plus de 500 consultants concernés. Les entreprises clientes doivent rester vigilantes face aux risques de requalification du sous-traitant en salarié, ou d’accusations de travail dissimulé selon le Code du travail. Ces enjeux légaux nécessitent une gestion rigoureuse pour éviter les écueils.
La gestion des paiements dans le portage salarial suit un processus précis. Une avance correspondant au salaire minimum prévu par la convention collective est versée, le reliquat étant payé après encaissement de la facture par la société de portage. Cette méthode assure une certaine sécurité financière pour le consultant. La décision du Tribunal de Grande Instance en 2019 stipule que l’URSSAF ne peut exiger le paiement immédiat des cotisations sur ces avances tant que la facture n’est pas intégralement réglée.
Les avantages du portage salarial ne sont pas à négliger. Une protection sociale complète et une gestion administrative simplifiée sont des atouts indéniables. Les cotisations sociales, bien que prélevées sur le salaire du consultant, sont proportionnelles à ses honoraires, offrant une certaine flexibilité. Pour les consultants, cette formule permet de bénéficier d’une sécurité similaire à celle des salariés classiques, tout en conservant une autonomie précieuse.
Quels sont les enjeux fiscaux du portage entrepreneurial ?
Le portage entrepreneurial, bien qu’attrayant pour sa simplicité administrative, soulève des questions fiscales importantes. Les entrepreneurs portés doivent comprendre les implications fiscales de ce statut particulier. Les bénéfices réalisés sont soumis à l’impôt sur le revenu, et non à l’impôt sur les sociétés, ce qui peut influencer le choix de ce modèle par rapport à d’autres formes d’entrepreneuriat. Les entrepreneurs doivent gérer la TVA, bien que le statut de micro-entrepreneur puisse offrir des exonérations sous certaines conditions. Il est fondamental de bien comprendre ces aspects pour éviter des surprises désagréables lors de la déclaration fiscale.
Un autre aspect à considérer est la gestion des cotisations sociales. Dans le portage entrepreneurial, les cotisations sont calculées sur le chiffre d’affaires, et non sur le bénéfice net. Cela signifie que même en cas de dépenses élevées, les cotisations restent dues sur le montant total facturé. Cette particularité peut influencer la rentabilité du portage entrepreneurial, surtout pour les activités nécessitant des investissements importants. Les entrepreneurs doivent donc prévoir ces charges dans leur plan financier pour assurer la viabilité de leur activité.
Le portage entrepreneurial offre une certaine souplesse en matière de gestion des frais professionnels. Les entrepreneurs peuvent déduire certains frais de leur chiffre d’affaires, ce qui peut réduire leur base de cotisation sociale. la déduction de ces frais doit être justifiée et bien documentée pour éviter tout redressement fiscal. Les entrepreneurs doivent donc être rigoureux dans la gestion de leurs dépenses, en conservant toutes les pièces justificatives nécessaires pour prouver la légitimité de leurs déductions. Cette rigueur est essentielle pour optimiser la fiscalité de leur activité tout en respectant les obligations légales.