Selon l’Organisation Internationale du Travail, les femmes représentent près de 40% de la main-d’œuvre mondiale. Malgré les obstacles persistants à l’égalité des sexes, elles se frayent un chemin dans tous les secteurs, de l’agriculture à l’aéronautique, de l’éducation à l’entrepreneuriat.
Mais quelles sont ces professions que les femmes exercent ? Comment ont-elles évolué au fil du temps ? Et surtout, comment ces métiers façonnent-ils l’avenir des femmes dans le monde du travail ? Nous avons mené notre enquête sur les métiers exercés par les femmes.
Les professions privilégiées par les femmes
- 1 Les professions privilégiées par les femmes
- 2 La présence féminine dans l’univers professionnel
- 3 Les métiers les plus lucratifs et la présence féminine
- 4 Les femmes dans les métiers de l’enseignement et de la communication
- 5 Quels sont les métiers qui recruteront le plus d’ici à 2030?
- 6 Julie (Tours) : « Seulement 37% des lycéennes envisagent de s’orienter vers une école d’informatique ou d’ingénieur »
Il est possible de mettre en lumière une dizaine de professions que les femmes privilégient. Selon les statistiques de l’Insee, ces emplois sont principalement liés aux domaines de la santé, du bien-être, de la petite enfance et du secrétariat.
Soulignons que les femmes investissent de plus en plus des postes techniques, physiques ou scientifiques, traditionnellement occupés par les hommes.
Certaines tendances persistent, comme le métier d’assistante maternelle qui est particulièrement valorisé. Cette professionnelle, véritable pilier de notre société, accueille les enfants chez elle, veillant à leur bien-être et à leur sécurité. Ses missions comprennent la préparation des repas, l’administration des soins de base et l’organisation d’activités d’éveil, tout cela avec patience, bienveillance et écoute.
La présence féminine dans l’univers professionnel
Malgré une diminution notable de la ségrégation professionnelle sur les trois dernières décennies, certains secteurs restent à perfectionner, notamment en ce qui concerne l’équité des rémunérations. La disparité salariale entre les femmes et les hommes occupant le même poste est toujours trop marquée.
Pour un temps de travail identique dans le secteur privé, cet écart est de 14,8%. Cette disparité salariale est en grande partie liée à une ségrégation professionnelle, les femmes ayant généralement un accès limité aux postes les plus rémunérateurs.
En 2024, elles occupent de plus en plus de positions autrefois dominées par les hommes. Néanmoins, il existe encore des professions où la présence féminine est prédominante, comme celle d’assistante maternelle, où elles représentent 97,7% des effectifs.
Les métiers les plus lucratifs et la présence féminine
D’après les statistiques de l’Insee, il ressort que dans l’échiquier professionnel français, la présence féminine est prépondérante uniquement dans trois des dix métiers les plus lucratifs. Il s’agit notamment des professions juridiques et médicales, où elles sont majoritairement
- avocates,
- médecins salariés non hospitaliers,
- chirurgiennes dentistes.
Une certaine disparité est notable dans divers secteurs d’activités, en particulier dans le domaine de la construction et de l’entretien automobile.
En 2019, les femmes dominaient largement les métiers d’esthéticiennes, d’aides à domicile et de secrétaires avec des taux respectifs de 98%, 95,6% et 95,2%.
Par contre, selon top-metiers.fr leur présence était quasi inexistante dans des métiers tels que la maçonnerie qualifiée et la mécanique de maintenance automobile, où elles ne représentaient que 0,4% et 1,1% respectivement.
Les femmes dans les métiers de l’enseignement et de la communication
En dehors des domaines traditionnellement féminins, on observe une présence féminine significative dans le secteur de l’éducation.
Selon les données du Ministère de l’Éducation Nationale, les femmes représentent une part importante des enseignants, particulièrement dans le primaire et le secondaire. Elles sont souvent attirées par la vocation d’éduquer et de transmettre des connaissances, tout en ayant un impact direct sur l’avenir de la société.
Le métier d’enseignant offre une certaine flexibilité en termes d’horaires, ce qui peut être un atout pour les femmes ayant des responsabilités familiales.
Le domaine de la communication et du journalisme attire également de nombreuses femmes. Selon le Syndicat National des Journalistes, la profession est de plus en plus féminisée. Les femmes sont particulièrement présentes dans les métiers de la rédaction, de la production de contenu et de la gestion des réseaux sociaux. Elles apportent une sensibilité et une perspective unique qui enrichissent le paysage médiatique.
Il est à noter que les femmes sont également présentes dans des métiers traditionnellement masculins, tels que l’ingénierie ou la programmation informatique. Même si leur présence reste minoritaire, leur participation à ces secteurs est en constante augmentation, témoignant d’une évolution positive des mentalités et d’une volonté d’équité dans le monde du travail.
Quels sont les métiers qui recruteront le plus d’ici à 2030?
Julie (Tours) : « Seulement 37% des lycéennes envisagent de s’orienter vers une école d’informatique ou d’ingénieur »
En tant que professeure de sciences dans un lycée de Tours, j’ai été témoin de la tendance inquiétante révélée par une enquête Ipsos pour EPITECH publiée le 29 novembre 2021. Malgré un intérêt manifeste pour les matières scientifiques et l’informatique, une proportion significative de mes élèves féminines ne se sentent pas aptes à suivre ces formations. C’est un constat d’autant plus surprenant qu’elles obtiennent souvent une moyenne supérieure à 14/20 dans ces matières.
Il est également frappant de constater que seulement 33% des filles sont encouragées par leurs parents à choisir les métiers du numérique, une proportion bien inférieure à celle des garçons (61%). Cette méconnaissance des formations et métiers du numérique chez les filles est préoccupante, d’autant plus que parents et lycéens reconnaissent que ces métiers sont bien rémunérés et d’avenir.
Un autre point notable de cette enquête est la perception largement répandue que ces métiers sont masculins. 76% des lycéens considèrent ces métiers comme tels. Une grande majorité des lycéens et des parents pensent que les femmes diplômées d’écoles d’informatique sont désavantagées en termes de salaires, d’évolution et d’opportunités d’embauche. Cela souligne le besoin urgent de changer ces perceptions et de promouvoir une plus grande égalité dans ces domaines.