Dans un rapport publié récemment, il est révélé que 66 % des cadres du privé estiment qu’il y a trop de “paperasse et d’administratif” dans leur travail et plus de 43 % des actifs envisagent de quitter leur emploi dans les deux prochaines années pour un travail plus significatif.
Dans ce contexte marqué par la crise sanitaire, les préoccupations écologiques croissantes et la baisse du chômage, les aspirations des actifs évoluent. Les Français ne cherchent pas à s’éloigner du travail, mais ils demandent davantage de sens dans leurs missions. Certains recherchent une vocation écologique, tandis que d’autres aspirent à plus d’autonomie et de participation dans leur travail.
Seul un actif sur cinq jugerait son travail important !
En examinant de plus près les données, on constate que la moitié des femmes, la moitié des managers et 59 % des moins de 35 ans envisagent de quitter leur emploi dans les deux prochaines années pour un travail plus significatif.
Les salariés qui trouvent du sens dans leur travail sont trois fois plus susceptibles de rester dans l’entreprise.
Selon l’étude, le rapport au travail se dégrade au fil des années.
- En 1990, 60 % des actifs considéraient le travail comme un élément très important dans leur vie et seulement un tiers des actifs (33 %) étaient motivés principalement par la rémunération.
- En 2022, seulement un actif sur cinq (21 %) juge son travail très important et 45 % des actifs mettent la rémunération en tête de leurs motivations.
- En 2006, la moitié des actifs considérait leur travail comme une contrainte plutôt qu’un épanouissement.
- En 2022, la tendance s’inverse : 54 % des personnes interrogées considèrent le travail comme une contrainte plutôt qu’un épanouissement.
Alléger les contraintes administratives et renforcer l’autonomie des salariés
L’étude révèle également que 29 % des actifs ne perçoivent pas le sens et l’utilité de leur emploi. De plus, 42 % des cadres de moins de 35 ans ont déjà démissionné d’un poste en CDI dans les deux ans suivant leur prise de fonction. Les processus administratifs des entreprises contribuent à la fatigue des salariés. En effet, 66 % des cadres du privé estiment qu’il y a trop de “paperasse et d’administratif” dans leur travail. Ce sentiment est partagé par 76 % des cadres du secteur public.
Il est donc fondamental d’alléger les contraintes administratives et de renforcer l’autonomie des salariés pour redonner du sens au travail. L’étude souligne également un décalage de perception entre salariés et dirigeants. Alors que 90 % des salariés considèrent important ou essentiel que l’entreprise leur permette de donner du sens à leur travail, seulement 14 % des dirigeants ont l’intention de le faire et 85 % n’envisagent pas de le faire, soit parce que ce n’est pas important pour eux (23 %) soit parce qu’ils estiment l’avoir déjà fait (62 %).
Redonner un sens au travail
Pour rétablir du sens au travail, un manifeste visant à favoriser la rencontre entre les aspirations individuelles des salariés et l’utilité sociale recommande notamment de :
- Prendre en compte les propositions des salariés concernant la réalité de leur travail
- Alléger les contraintes administratives et les processus décisionnels
- Renforcer l’autonomie des salariés
- Identifier les facteurs qui empêchent les salariés de bien faire leur travail au sein des équipes
- Donner des perspectives d’évolution à ceux qui en sont dépourvus
- Favoriser la considération et la reconnaissance réelles, sans attendre les évaluations annuelles
Une association regroupant 10 grandes entreprises représentant un million de salariés, met en lumière l’importance de donner du sens au travail pour répondre aux nouvelles aspirations des actifs. Il Faut à tout prix prendre en compte les attentes des salariés, alléger les contraintes administratives et renforcer l’autonomie pour favoriser un environnement de travail épanouissant et significatif.